Les coeur sans stratagème, fin

J'ai aimé l'inexistence et je pleure ce qui n'est pas
De la farouche attirance à la négation de toi

Ton visage est le moulage de ce que j'attends d'un homme

Tes traits sont le paysage de ce parfait décorum

Je suis partie juste avant que le processus s'affine

A cet exact moment où les premiers mots abîment

Je n'aurai eu que de toi cette chimère subjuguante

Dont tu guides les émois de manière impressionnante

Tu es ce que je ne veux pas être, contre quoi je me débats,

Ces morceaux de mon mal-être, la part d'ombre qui dort en moi

En toi je vois la noirceur qui obscurcit mon combat

C'est un fastidieux labeur : survivre a été un choix

Je suis pleine et tu es vide, je rayonne, tu es éteint

On s'oppose comme on s'attire, on s'attise et on s'étreint

Tu deviens mon idéal, je deviens ta source vive

La rencontre paradoxale d'une réalité fictive

Mimées à la perfection, mes idées devenaient tiennes,

Jouées à la perfection dans cette belle mise en scène

Toi tu scannais mon cerveau, moi je scannais ton visage

Démêlant le vrai du faux dans les traits de ce mirage

Nous étions l'emboîtement de l'être et de ce néant

Dans lequel tu te débats. Ta folie est mon combat,

Ta folie vie en moi , c'est la bête que j'affame

L'animal qui tourne en rond dans le ventre de la femme

Ta part d'ombre n'existe pas. Il n'y a pas d'ombre de l'ombre

Ce que tu reflètes est moi, sous le masque règne la pénombre

J'ai aimé ton imposture, j'ai aimé ce non amour

J'ai touché la commissure d'une zone de non-retour

J'ai un chagrin de moi-même, toi tu n'existes même pas

Les coeurs sans stratagème ont la force de leurs combats

Dans le miroir de ton masque surgissent mes illusions

Dans le reflet de mes yeux, l'idéal de ta fiction

Le délice de tes mots a flatté mes phéromones

Prévisible scénario, dans lequel je m'illusionne

J'ai quitté un peu trop tôt le naufrage du navire

Il me reste ton chaos et mes mots pour me guérir.