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lOlA rastaquOuere

Femmes qui courent avec les loups

 

 

D'après " Femmes qui courent avec les loups ", Clarissa Pinkola Estès

Encre sur papier

14X22 cm

 

 

 

la lobba1

 

" La Loba a pour unique tâche de ramasser des os. Elle a la réputation de ramasser et de conserver surtout ce qui risque d'être perdu pour le monde.

Sa caverne est pleine d'os de toutes sortes appartenant aux créatures du désert [...] Mais on la dit spécialiste des loups. "

 

 

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" Cette ancienne, la Vieille qui Sait, nous la portons en nous. Elle s'épanouit au plus profond e l'âme-psyché des femmes. Elle habite cet espace du temps où l'âme du loup et celle de la femme se rencontrent, où l'esprit et l'instinct se mêlent, où la vie profonde assoit la vie de ce monde. C'est le point où se rejoignent et s'embrassent le "je" et le "tu", l'endroit où, en esprit, les femmes courent avec les loups. "

 

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" Je vous le dis affectueusement : que vous soyez louve noire, louve grise, louve rouge du Sud ou louve blanche de l'Arctique, vous êtes la criatura instinctuelle quintessentielle. Même si certains préfèreraient vous voir vous bien conduire plutôt que de grimper aux rideaux ou de sauter au cou des visiteurs, faites-le. Quelques uns se reculeront, dégoûtés ou effrayés.
Mais l'être aimé, lui, appréciera votre nouveau visage, s'il est la personne qu'il vous faut. "

 

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" On leur apprend à fermer les yeux et au contraire à se livrer à des minauderies, qu'elles soient jolies ou non [ ... ] cet apprentissage précoce qui demande aux femmes "d'être gentilles" et finit par se substituer à leur intuition. En ce sens on leur apprend purement et simplement à se soumettre au prédateur. Imaginez une mère louve qui apprendrait à ses petits à "être gentils" en face d'un furet agressif ou d'un serpent à sonnettes ! "

 

 

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" Ne craignons pas d'explorer ce que nous avons de pire. Le pouvoir de l'âme en sortira renforcé [ ... ] elle n'a pas peur du noir, elle voit sans l'obscurité. Ni les immondices, ni les détritus, ni la pourriture, la puanteur, le sang, ni les ossements, ni les jeunes filles agonisantes ou les époux assassins ne lui font peur. Elle peut en supporter la vue, l'accepter, apporter son aide. "

 

 

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" L'initiation de Vassilissa débute lorsqu'elle apprend à laisser mourir ce qui doit mourir. Autrement dit à laisser mourir les attitudes et les valeurs qui, à l'intérieur de la psyché, ne peuvent plus la nourrir. Il faut tout particulièrement examiner ce qui rend la vie trop sûre, ce qui surprotège, ce qui fait marcher les femmes à petits pas précipités et non à grandes enjambées. "

 

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" Etablir des relations aussi bonnes que possible avec ses plus mauvais côtés. Laisser monter la pression entre ce qu'on nous apprend à être et ce qu'on est réellement. Enfin travailler à laisser mourir le vieux soi pour que naisse le nouveau soi intuitif. [...] La femme se constitue une conscience animale, perspicace, précognitive même, qui approfondit sa féminité et aiguise sa capacité à évoluer avec confiance dans le monde extérieur. "

 

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" Même si la Yaga peut insuffler la vie [...] elle sait rester sur son propre terrain, qui est le monde souterrain de la psyché. Le terrain de la trop bonne mère est celui du monde du dessus. La douceur a beau pouvoir trouver sa place dans le sauvage, le sauvage ne peut trouver longtemps sa place dans la douceur [...] Certaines femmes craignent que cette connaissance profonde par le biais de l'instinct et de l'intuition ne les pousse à se montrer imprudentes ou irréfléchies, mais il n'y a aucune raison à cela. "

 

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" En ce qui concerne les amants, nous avons tendance à les investir des tendances d'un Grand Mage, d'un Grand Magicien. C'est chose aisée car nous devenons très intimes. Un amant peut créer et/ou détruire le lien avec nos propres cycles et idées. Il faut éviter l'amant destructeur et préférer celui qui est fait de muscles psychiques durs et de chair tendre - et pour la Femme Sauvage, c'est encore mieux si l'amant est aussi un peu "médium", s'il peut voir "au dedans de son coeur "

 

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" La Femme Sauvage est celle qui crée, celle qui ose, celle qui détruit. Elle est l'âme primitive, inventive, qui permet tous les actes créatifs, tous les arts. Elle crée une forêt autour de nous. Alors, nous commençons à pouvoir envisager la vie sous un angle neuf, original. [...] Nous savons toutes dans los ovarios quand le temps de la vie est venu et quand est venu le temps de la mort. Nous pouvons toujours essayer de nous raconter des histoires : nous savons. A la lumière du crâne ardent, nous savons. "

 

 

 

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" Le noir, c'est la couleur de la boue, le matériau de base fertile dans lequel les idées sont plantées. C'est aussi la couleur de la mort, l'obscurcissement de la lumière. Le noir a même un troisième aspect. On l'associe également à ce monde entre les mondes sur lequel règne La Loba - car c'est la couleur de la descente. Le noir représente la promesse que vous allez bientôt apprendre quelque chose que vous ignorez. "

 

 

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" Etre proche d'une femme sauvage, c'est se trouver en présence de deux femmes : l'être extérieur et la criatura intérieure, l'une qui vie dans le monde du dessus, l'autre qui vit dans le monde qui ne se laisse pas facilement voir. La créature extérieure vit au grand jour. On peut l'observer facilement. Elle est souvent pragmatique, acculturée, très humaine. La criatura, elle, émerge souvent à la surface après un long voyage, apparaissant et disparaissant tout aussi vite, mais laissant toujours derrière elle le sentiment de quelque chose qui surprend, qui est original, qui sait. "

 

 

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" Le meilleur compagnon pour la femme sauvage est celui qui manifeste ténacité et endurance, qui envoie sa propre nature instinctuelle jeter un oeil sous la tente de la vie de l'âme de la femme et prend en compte ce qu'il voit en entend là, celui qui, sans se laisser décourager ni distraire par ce qu'il trouve sur sa route, y retourne sans cesse afin d'essayer de comprendre. "

 

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" C'est l'incapacité à affronter la Femme Squelette et à la désenchevêtrer qui provoque l'échec de bien des histoires d'amour. [...]
Plutôt que de considérer les archétypes de la Vie et de la Mort comme des opposés, il faut les maintenir ensemble, comme le côté gauche et le côté droit d'une même pensée. [...] quelque part dans les strates délicates de l'être que créent deux personnes en s'aimant, il existe un coeur, il existe un souffle. Lorsqu'un côté du coeur se vide, l'autre se remplit. Lorsqu'un souffle s'épuise, un autre commence. "

 

 

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" [...] les forces de Vie/Mort/Vie font partie de notre nature. C'est une autorité que nous portons en nous et qui connait les pas de danse de la Vie et de la Mort. Elle est composée des parties de nous-mêmes qui savent quand quelque chose peut, devrait ou doit venir au monde et quand cela doit mourir. C'est un professeur précieux pour peu qu'on soit capable de suivre son tempo. "

 

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[...] apprendre à une âme comment aimer profondément une autre [...]
Il faut d'abord découvrir l'autre comme une sorte de trésor spirituel même si l'on en prend pas conscience sur-le-champ. Viennent ensuite dans la plupart des rapports amoureux, la poursuite et l'esquive, période d'espoir et de crainte pour tous les deux. Puis il s'agit de désenchevêtrer et de comprendre les aspects de Vie/Mort/Vie des rapports amoureux et de s'attacher à ce travail. C'est alors le moment où s'installe la confiance, où l'on est détendu, capable de se reposer en présence de l'autre et de sa bonne volonté. Suit une période de partage des rêves futurs et des peurs passées, ce qui correspond au début de la guérison des blessures archaïques en matière d'amour. Enfin le coeur est utilisé pour faire naître une nouvelle vie par le chant et les corps et les âmes se mêlent. "

 

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" Il existe une différence fondamentale entre le fait de désirer la solitude pour s'y régénérer et le besoin de "prendre des distances" pour éviter l'étreinte inévitable avec la Femme Squelette. Mais cette étreinte qui signifie un échange avec la nature de Vie/Mort/vie et son acceptation, est de fait l'étape suivante nécessaire pour renforcer les capacités d'amour des amants. Ceux qui nouent un rapport avec elle vont acquérir de durables compétences en amour. Ceux-là seuls. Les autres non. "

 

 

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" Le travail d'apprentissage de la nature de Vie/Mort/vie doit s'accomplir. Si nous le repoussons, la Femme Squelette s'enfonce sous les eaux, mais elle émergera encore et encore et nous poursuivra sans relâche. C'est son travail. Le nôtre c'est d'apprendre. Si l'on souhaite aimer, il n'y a pas moyen de faire autrement. "

 

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" Ce qu'une femme attend avant tout d'un homme probablement, c'est de la voir affronter sa propre blessure, car alors sa larme naît spontanément et il sait désormais avec certitude à quoi il doit être fidèle, vis-à-vis de lui même et vis-à-vis de l'extérieur. Il devient alors son propre guérisseur, sans attendre dorénavant que la femme joue pour lui le rôle d'un analgésique. "

 

 

 

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" Pour aimer, si nous devons aimer, bailamos con la Muerte, nous dansons avec la Mort. Apprenons les pas et dansons : Aimer, c'est cela.
[...] Si l'on ne connaît pas cette danse-là, on a tendance, en période de calme à manifester son besoin d'action et de nouveauté en dépensant trop d'argent, en affrontant le danger, en effectuant des choix périlleux, en se lançant dans une nouvelle liaison. C'est l'attitude qu'adoptent ceux qui ne savent pas . "

 

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" La Femme Squelette apprend à l'homme à créer de la vie. Elle lui montre que le chemin du coeur est celui de la création, et que la création est une série de naissances et de morts. Elle lui apprend que se protéger ne conduit à aucune création, pas plus que l'égoïsme ne permet de créer, ni le fait de s'arc-bouter et de pousser des hurlements. Seul le coeur, lorsqu'il est donné, seul ce grand tambour, ce grand instrument de la nature sauvage peut créer. "

 

 

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" Parfois la vie commence mal pour les femmes sauvages. Nombreuses sont les femmes dont les parents se sont demandé, tout au long de leur enfance, comment cette petite étrangère s'était arrangée pour entrer dans la famille. D'autres parents ont passé leur temps à lever les yeux au ciel, ignorant la petite fille ou la regardant d'un oeil glacial, quand ils ne lui causaient pas de préjudice. "

 

 

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" [...] Ces attentes sont extrêmement précises, lorsque l'un des parents, ou les deux, souffrent d'un désir "d'enfant angélique", c'est à dire d'un enfant parfaitement conforme.
Dans leur fantasme, certains parents ont un enfant parfait, reflet de leur conception, de l'existence. La petite fille, si elle se révèle sauvage, peut alors malheureusement être soumise aux tentatives répétées de chirurgie psychique de ses parents, car ils tentent de la refaire et par là même de modifier ce que son âme exige d'elle. "

 

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" Si l'on fait pression pour qu'elle soit "adéquate" - quelle que soit la définition que l'autorité donne à ce terme - l'enfant peut être conduite à s'enfuir, ou à se réfugier dans le monde souterrain, ou bien encore à se lancer dans une errance, à la recherche d'une terre nourricière, d'un lieu de paix. "

 

 

 

 

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" Lorsqu'une femme a dans sa psyché et/ou dans son environnement culturel une mère en train de s'effondrer, elle n'a aucune certitude quant à sa propre valeur. [...] Elle peut avoir l'impression d'être un outsider torturé, sans appartenance, ce qui est normal chez un être exilé, mais elle peut aussi rester là à se lamenter sans rien faire, ce qui est beaucoup moins normal. On est sensé, dans ce cas-là, bondir sur ses pieds et se mettre en quête de sa famille spirituelle. C'est toujours l'étape suivante pour l'exilé. Elle se révèle absolument essentielle pour la femme qui a intériorisé une mère en train de s'effondrer, car elle doit absolument refuser de jouer ce rôle vis-à-vis d'elle même. "

 

 

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" Sa famille et sa culture lui ont causé de tels tourments qu'elle pense ne pas arriver à la cheville de l'archétype de la "mère radieuse" qui accompagne la première maternité. [...]La mère-enfant a l'instinct qu'il faut, l'âge qu'il faut pour avoir un enfant, mais elle a besoin d'être maternée par des femmes plus âgées qui vont la soutenir dans son propre maternage. "

 

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" Il y a pourtant une forme de pathologie au syndrome du vilain petit canard. On continue à frapper aux mêmes portes. [...] C'est là une réaction à l'exil du type "recherche de l'amour partout où il ne faut pas". La femme qui, pour adoucir son exil, adopte une conduite compulsive répétitive - reproduisant sans cesse un comportement qui ne lui produit aucune satisfaction et l'affaiblit - cause des dommages beaucoup plus grands encore, car en agissant ainsi, elle laisse béante sa blessure originelle et l'aggrave à chaque tentative. "

 

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" [...] il est aussi impératif de ne pas faire des efforts démesurés, de ne pas se persuader que si l'on agit comme il faut, si l'on parvient à museler la criatura sauvage, on pourra passer pour une dame exquise, discrète et effacée. Ce genre d'attitude, ce désir du moi d'avoir à tout prix une appartenance, annule la communication avec la Femme Sauvage dans la psyché. Résultat : une femme a qui on a rogné les griffes, au lieu d'une femme plein d'élan vital. Une femme bien élevée, bien intentionnée, qui s'essouffle à vouloir être parfaite. Non, il est meilleur pour l'âme de rester ce que nous sommes et de laisser les autres être ce qu'ils sont. "

 

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" La solution ? Imiter le vilain petit canard. Aller de l'avant, se battre. Prendre la plume, la poser sur le papier et cesser de gémir. Ecrire. Prendre le pinceau et se mettre à peindre. Mettre son justaucorps, attacher ses cheveux et laisser aller son corps. Danser. Artistes de toutes disciplines, théâtre, musique, poésie et autres, cessez de parler, enfermez vous et pratiquez votre art. Ce qui bouge ne peut en général geler. Alors, bougez. "

 

 

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" La psyché sauvage peut supporter l'exil, malgré ses aspects négatifs. L'exil nous fait désirer la libération de notre véritable nature et l'environnement culturel qui va de pair. Et ce désir même nous fait avancer. Si nous ne pouvons découvrir le contexte culturel qui va nous encourager, alors nous décidons de l'édifier. "

 

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" Il faut tenir bon, envers et contre tout, pour votre vie créatrice et pour votre vraie vie, car telle est la promesse de la nature sauvage : après l'hiver vient toujours le printemps. "

 

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" Si vous lui dites qu'elle est jolie, ou que ce qu'elle fait est beau, ou la complimentez sur une réalisation que son âme a imprégnée ou inspirée, quelque chose dans son esprit va dire qu'elle ne le mérite pas [...] L'ultime tâche de l'exilée qui a retrouvé les siens va donc être non seulement d'accepter son individualité propre, son identité spécifique, mais d'accepter sa beauté ... la forme de son âme et que la vie auprès de cette créature sauvage nous transforme, ainsi que tout ce qu'elle touche. "

 

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" Pour votre famille, vous venez d'une autre planète. Vous avez des plumes, ils ont des écailles. Votre bonheur, ce sont les forêts, les étendues sauvages, la vie intérieure, la majesté de la nature. La leur, c'est de plier, ranger, trier. [...] Je vais vous confier un grand secret. Ce qu'ils veulent de vous, c'est la cohérence. Ils veulent que vous soyez demain comme hier et comme aujourd'hui. Ils ne veulent pas que vous changiez, ils vous veulent pareille au jour du big bang. "

 

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" Il est dur de passer des années auprès de ceux qui ne peuvent vous aider à vous épanouir. Dire que l'on est une survivante est déjà énorme. Pour beaucoup, le pouvoir est dans le terme même. Et pourtant vient le moment, au cours du processus d'individuation, où la menace, le traumatisme appartiennent au passé. [...] Il est souhaitable de ne pas considérer la survie comme la pièce maîtresse d'une existence. [...] Avoir survécu peut endurcir une femme, mais, à un moment, le fait de s'y attacher de manière exclusive finit par inhiber toute nouvelle évolution. [...] Mieux vaut nous donner des noms qui vont nous pousser à nous développer comme des créatures libres. C'est cela prendre de la vigueur. "

 

 

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" On vous a qualifiée d'insolente, d'incorrigible, d'insurgée, d'effrontée, de rebelle, de sans foi ni loi ? Vous êtes sur la bonne voie !

La Femme Sauvage n'est pas loin !

 

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" Cet encouragement à tailler dans son corps ressemble étrangement à la façon dont on taille dans la terre elle -même, dont on la brule et on l'écorche, mettant ses os à nu. [...]
La nature sauvage ne cautionnera jamais la torture du corps, de la culture ou de la terre. Elle n'acceptera jamais qu'on martyrise la forme pour prouver qu'on vaut quelque chose, qu'on "maîtrise" les choses, qu'on a du caractère, qu'on est plus agréable à regarder, qu'on a une valeur financière accrue. [...] C'est cette façon de s'accepter, cette estime de soi qui commencent à faire changer les attitudes au sein de la culture. "

 

 

 

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" Quand une femme fait des efforts pour combattre son démon, elle mène l'une des batailles des plus importantes qui soient [...]
Même si, comme dans le conte, elle doit, suite à la famine, à la capture, à des choix destructeurs et autres, tomber dans le 36ème dessous, c'est là, souvenez-vous, dans le 36ème dessous, que se trouvent les racines vives de la psyché. C'est là que se trouve le sol sauvage, le plus fertile, d'où naîtra le renouveau. En ce sens, toucher le fond est aussi parvenir au sol fertile, même si cela fait très mal. "

 

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" Tiens-toi bien, ne fais pas de vagues, ne te fatigue pas trop à penser, n'aie surtout pas trop d'idées, garde un profil bas, sois une copie conforme, sois gentille, dis "oui" même si tu n'en as pas envie. "
Se plier à un pareil système de valeurs provoque une perte du lien avec l'âme. Quelles que soient nos affiliations avec la collectivité ou les influences qu'elle nous fait subir, nous devons, au nom de l'âme sauvage et de l'esprit créateur, éviter de nous fondre dans aucun groupe et au contraire nous distinguer de ceux qui nous entourent; quitte à établir par la suite des ponts avec les groupes qui proposeront le soutien le plus effectif à l'âme et à la vie créatrice. "

 

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" [...] l'une des attaques les plus insidieuses auxquelles le soi sauvage doit faire face est d'être poussé à agir correctement, avec une récompense à la clé.Cette méthode peut [...] inciter une petite fille à ranger sa chambre ( "tu ne joueras pas tant que ton lit n'est pas fait " ) mais jamais, au grand jamais, elle ne pourra fonctionner quand il s'agit de la vie fondamentale d'une femme. [...]
C'est le fait de jouer et non le fait de bien se tenir qui est le coeur, l'artère principale de la vie créatrice. Le besoin de jouer est un instinct. Sans jeu, il n'existe pas de vie créatrice. Pas de vie créatrice si l'on est sage, si l'on se tient tranquille. "

 

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"En termes de nature sauvage féminine, c'est cette normalisation de la violence, et ce que les scientifiques appelèrent plus tard "l'impuissance acquise", qui pousse les femmes non seulement à rester auprès de leurs compagnons alcooliques, des employeurs qui profitent d'elles et des groupes qui les exploitent et les persécutent, mais à se sentir incapables de réagir et de défendre ce qui leur tient à coeur : leur art, leur amour, leur style de vie, leurs idées politiques. "

 

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" Celui qui ne sait pas hurler, jamais ne trouvera sa bande. "

 

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" Au fur et à mesure, nous perdons cette impression d'être bien dans notre peau - suite aux circonstances [...] ou suite à une longue captivité. [...] La peau d'âme disparaît quand nous ne parvenons pas à faire attention à ce que nous faisons, ni surtout au prix à payer. "

 

 

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" Nous pouvons la perdre en nous préoccupant trop du moi, en en faisant trop, en étant trop perfectionnistes, en nous martyrisant inutilement, en nous laissant mener aveuglément par l'ambition, en étant mécontentes - de nous-mêmes, de notre famille, de notre entourage, de notre environnement culturel, du monde entier - sans rien dire ni rien faire, ou encore en nous consacrant sans fin aux autres ou en ne nous préoccupant pas assez de nous-mêmes. "

 

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" Réveillez-vous dès maintenant, vous qui êtes lasses, temporairement écoeurées par le monde, vous qui redoutez de prendre du temps pour vous et de tout arrêter ! Etouffez sous une couverture le son du gong qui vous appelle à l'aide en permanence. [...] Si vous ne rentrez pas chez vous quand il est encore temps, vous vous déséquilibrez. Le fait de retrouver sa peau, de l'enfiler, aide à être plus efficace au retour. On dit parfois que l'on ne peut retourner d'où l'on vient. Certes, on ne peut réintégrer l'utérus, mais on peut retourner à la maison de l'âme. Ce n'est pas seulement une possibilité, c'est une nécessité. "

 

 

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" Pour converser avec le féminin sauvage, une femme doit temporairement quitter le monde et adopter un état de solitude au sens le plus ancien du terme. Autrefois, le mot "alone" (seul) s'écrivait en deux mots, "all one", ce qui signifie "totalement un". C'est là précisément le but de la solitude. "

 

 

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" Créer quelque chose à un certain endroit de la rivière, nourrit ceux qui viennent à cette rivière, les créatures vivantes en aval et celles qui vivent avec l'eau. La créativité n'est pas un mouvement solitaire. C'est là son pouvoir. Tout ce qu'elle touche, tous ceux qui l'entendent, la voient, la sentent, la connaissent, elle les nourrit. C'est pourquoi la créativité des autres nous inspire pour notre propre travail de création. Un seul acte de création peut alimenter un continent, faire surgir un torrent de la pierre. "

 

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" Il se produit un curieux phénomène dans la psyché quand une femme est affligée d'un animus négatif, toute tentative de création agit avec lui comme un détonateur, de sorte qu'il l'attaque. Qu'elle prenne un stylo et l'usine sur la rivière déverse ses poisons. Qu'elle envisage de suivre des cours et elle est stoppée dans son élan, asphyxiée par l'absence de soutien. Et s'accumulent les projets non réalisés, les travaux d'aiguille inachevés, les massifs de fleurs jamais plantés, les voyages jamais entrepris, les lettres jamais envoyées, les langues étrangères jamais apprises. "

 

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" Pour créer, il faut être capable de réagir. La créativité c'est la capacité de réagir à tout ce qui nous entoure, de choisir parmi les centaines de pensées, de sentiments, d'actions et de réactions qui naissent en nous et de les assembler en une réponse, une expression, un message unique qui va transmettre un sens, la passion, l'esprit du moment. "

 

 

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" Certaines personnes ont beau affirmer que leur rage chronique leur permet de créer, le problème est que la fureur limite l'accès à l'inconscient collectif - ce réservoir infini d'images et de pensées - de sorte qui si on tire sa créativité de la rage, on a tendance à créer toujours la même chose sans que rien de nouveau n'émerge.[...] La rage est corrosive: elle attaque notre confiance et nous croyons qu'il ne peut rien se passer de bien dans la vie. Quelque chose est arrivé à l'espoir .... "

 

 

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" Le sentiment d'outrage, l'irritation que nous éprouvons naturellement devant certains aspects de l'existence et de notre culture, se trouvent exacerbés lorsque, dans notre enfance, nous avons à plusieurs reprises été l'objet d'un manque de respect, de la négligence, d'accidents douloureux ou très ambigus. La personne qui a subi de pareilles blessures est sensibilisée à tout ce qui peut la blesser à nouveau et elle se servira de toutes ses défenses pour l'éviter. "

 

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" [...] être bloqué dans une rage ancienne signifie qu'on promène une solide couche de cynisme, qu'on détruit ce qui est riche d'espoir, de tendresse, de promesses. Qu'on a peur de perdre avant même d'ouvrir la bouche, qu'on atteint - visiblement ou non - le point d'ébullition, qu'on se réfugie dans un silence amer, qu'on se sent impuissant. Mais il existe une solution : le pardon. "

 

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" Le Soi n'a rien d'une force punitive qui se précipite pour châtier les femmes, les hommes et les enfants. Le Soi est un dieu sauvage qui comprend la nature des créatures. Il est souvent difficile pour nous de "bien agir", notamment quand nous ne sommes plus en prise avec nos instincts fondamentaux, y compris l'intuition. [...] L'âme sauvage a un aspect profondément compatissant qui prend cela en compte. "

 

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" < un boubou émissaire> autrement dit un vêtement constitué d'élèments cousus et épinglés , rappelant sous forme écrite, peinte, dessinée ou autre, les blessures, tout ce qu'une femme a souffert au cours de son existence. [...]
Soyez claires en en parlant, car ce boubou-là aura été gagné de haute lutte. Et si l'on vous demande votre nationnalité, votre origine ethnique, votre lignage, prenez un air énigmatique et répondez : " Le Clan des Cicatrices " . "

 

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" Nous pouvons agir intelligemment dans la vie courante et pourtant rares sont celles d'entre nous qui, à la première occasion, ne vont pas faire le mauvais choix. Il y a là un pradoxe monumental, très significatif. On peut en effet considérer ce mauvais choix comme un acte pathologiquement autodestructeur, mais il se révèle la plupart du temps comme le tournant qui va offrir l'occasion d'accoître de nouveau le pouvoir de la nature instinctive. Sous cet angle, le marché de dupes, malgré la tristesse et la perte qu'il provoque, constitue au même tittre que la naissance et la mort, le pas dans le vide prévu par le Soi, pour faire plonger la femme du haut de la falaise, droite au coeur de sa nature sauvage. "

 

54

 

" Quelque part au fin fond des régions hivernales de notre esprit, nous sommes endircies et nous savons parfaitement qu'une transformation sans peine n'existe pas, qu'il nous faudra être consumées et laisser derrière nous les cendres de celle que nous avons cru être pour aller de l'avant. Mais un autre aspect de la nature, qui aspire à plus de langueur, espère qu'il n'en sera pas ainsi et que la corvée va cesser afin que la somnolence nous gagne à nouveau. Au moment où le prédateur se montre, nous sommes prêtes et soulagées d'imaginer qu'une voie plus facile existe peut-être. "

 

55

 


" Dans le conte, l'esprit escorte la jeune fille sans mains vers le royaume souterrain des arbres, le verger royal. [...]
Des choses difficiles peuvent s'y passer, mais leur sens et l'enseignement qu'elles apportent n'ont rien à voir avec ce monde du dessus, où tout est interprété en termes de gain et de perte. Dans l'autre monde, tout est interprété à la lumière des mystères de la vision authentique, de l'action juste, du développement de la personne en termes de force intérieure et de connaissance. "

 

56

 

 

" Quand l'âme sauvage est en infériorité par rapport au prédateur, les structures économiques, sociales, émotionnelles et religieuses de la culture se mettent à dénaturer graduellement les ressources les plus créatrices de l'âme, tant dans le domaine de l'esprit que dans le monde extérieur. Les cycles naturels sont affamés et conduits à prendre des formes contraires à la nature, soumis aux outrages d'utilisations abusives, ou bien mis à mort. Ce qui est sauvage, ce qui est visionnaire, se voit dénigré et l'on se livre à de sombres spéculations sur le danger que représente vraiment la nature instinctuelle. Ainsi, les méthodes destructrices, douloureuses, et dépourvues d'authenticité sont-elles présentées comme étant supérieures. "

57


" Il est amusant de constater que si le voile a été utilisé pour dissimuler la beauté de la femme aux regards concupiscents, il fait aussi partie de la panoplie de la femme fatale. Porter un voile d'un certain style, à un certain moment, avec un certain amant, d'une certaine manière, c'est exsuder un érotisme torride qui coupe littéralement le souffle. En psychologie féminine, le voile est symbolique de la capacité qu'ont les femmes d'être, en présence ou en essence, ce qu'elles veulent. "

 

 

58

 


" 7 est le nombre de l'initiation. [...] mais il est dit qu'il y a 7 sens et par conséquent 7 secteurs à travailler : l'intelligence, le toucher, la parole, le goût, la vue, l'ouïe, l'odorat. Chaque sens est supposé être sous l'influence d'une énergie venue des cieux. "

 

59

 

" .Si vous êtes sur le point de tout quitter, de prendre un risque, d'oser briser les interdits, creusez le plus profond possible, déterrez un maximum d'os, faites fructifier les aspects sauvages et naturels des femmes, de la vie, des hommes, des enfants, de la terre. Servez-vous de votre amour et de vos bons instincts pour savoir quand gronder, bondir, donner un violent coup de patte, quand tuer, quand battre en retraite, hurler juqu'à l'aube. Pour vivre aussi près que possible du sauvage numineux, la femme doit déborder encore plus, avoir plus de flair, plus de créativité, plus de vie naturelle, plus de flamme, plus de solitude, être plus souvent en compagnie des autres femmes, se mettre plus encore les mains dans la terre, mijoter plus de mots, plus d'idées [...] et hurler plus comme les loups. Il faut beaucoup plus de canto hondo, de chant profond. "

 

 

60

 

 

" Et, parce qu'elle avait lu trop de contes d'un certain type, le mauvais, elle s'exclama :

- Allons, finissons-en.Tue-moi. Maintenant.

Mais ainsi le loup ne fit-il pas.Pas du tout.
Il posa la patte sur son bras.

- Je suis un loup qui vient d'ailleurs,
un loup qui vient d'un autre temps, dit-il.

Et il s'arracha un cil, puis le lui offrit en disant :
-Sers-t'en avec discernement. Désormais tu sauras ce qui est bon et ce qui ne l'est guère ; il te suffit de voir par mes yeux pour voir clair.
Tu m'as permis de vivre
Et pour cela
je t'offre de vivre ta vie
comme jamais tu ne le fis. "
FIN

 

 

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